mercredi 5 mai 2010

Chasing Dreams...

Ca faisait longtemps qu’être malheureuse n’était plus un état passager chez elle. «Ca c’était incrusté dans ses pas, leur cadence, les battements de son cœur. Ca oxydait son corps jusque dans ses veines, son sang, la plus infime de ses cellules. Elle se demandait d’ ailleurs comment son corps n’avait pas fini par se couvrir de vase à tel point ça lui collait à la peau. Elle avait toujours trouvé chez les poètes maudits un certains réconfort tant ils approuvaient la thèse que le malheur peut tant bien que mal servir de cantine à l’art. Mais jamais elle n’avait pu être satisfaite du sien. Sa tristesse était donc vaine, semblable a celle de millions de petites filles à l’Oedipe éventré.

Mais cela ne l’empêchait guère de déambuler dans cette vie maussade et même d’y trouver parfois certains attraits. En effet elle n’avait jamais pût être insensible à la beauté, le souffle du vent balançant légèrement une feuille d’arbre sur un ciel nuageux mettait en scène la plus belle représentation de ses larmes. Mais par-dessus tout, les belles personnes était au summum de son adoration, ses physiques délicats, les traits fins rappelait à sa mémoire les antiques statues de dieux grecques, beautés figées à tout jamais dans le temps.

C’est ainsi qu’elle s’était éprise d’une sorte de Dorian Gray des temps modernes.

Mais elle n’avait jamais sût aimer à moitié, encore une fois pour son grand malheur. Car lui croyait ne pouvoir être heureux que dans les grands moments d’adrénaline, croyant se sentir ainsi plus en vie que les autres. Et c’est alors qu’elle accepta inconsciemment son petit jeu du doux nom de «fait moi mal». Il ne faut pas nier qu’elle-même y trouvait un certain plaisir. Il aimait ainsi tester toutes les limites de sa fragilité et n’en fut pas déçu. Mais pour elle le grand appel de la liberté avait déjà sonné et se fut elle qui le poussa à bout.

Alors c’est par ce triste dimanche matin de novembre qu’elle se retrouva entièrement seul avec sa valise pleine de mélancolie dans les bras, glissant par son surpoids sur le trottoir humide de la rue St Maure. Sûrement qu’elle pleurait mais ce n’était qu’un fait habituel pour elle et son peu de visibilité la poussa à se laisser guider par ses pieds jusqu’où bon leur sembleraient.